MISES AU TOMBEAU EN PAYS DE SOMME
Bibliographie:
Les Mises au tombeau du département de la Somme par Christine Debrie- Editions du CRDP- 1985
Les Sépulcres ou Mises au tombeau en Picardie par Emile Delignières- 1906
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Eglise de SAINT-VALERY-SUR-SOMME: monument funéraire de la famille des Rouault qui a pris la forme d'une mises au tombeau, transféré de la chapelle de l'hospice dans l'église
Eglise de VILLERS-BOCAGE
La Mise au tombeau provient de l'abbaye voisine de Berteaucourt-les-Dames, où elle occupait une petite chapelle orientée ouvrant sur le bras sud du transept. Elle fut installée dans l'église de Villers-Bocage au 19e siècle, et reçut alors son encadrement néo-Renaissance. La polychromie fut refaite en 1906 par Eugène Grevet, qui repeignit aussi le Saint Georges combattant le dragon dans le transept nord. (base Palissy)
Une petite mise au tombeau dans l'église de Francières. L'œuvre a été mutilée à la Révolution où toutes les têtes des personnages ont été coupées. Elle a été inscrite MH en 1980
Longpré les corps saints
L’église Saint-Martin de Longpré-les-Corps-Saints : la mise au tombeau
La mise au tombeau dans la crypte de l’église date du 16e siècle et occupe toujours en 2022 son emplacement d’origine. Elle fut probablement sculptée aux frais de l’un des seigneurs de Longpré qui avait choisi comme lieu de sépulture, cette crypte.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, en juin 1940, l’église fut presque entièrement détruite par un incendie. Si la crypte ne s’est pas effondrée, elle a néanmoins subi de sérieux dégâts et quand Christine Debrie la visite en 1975, elle constate un désordre important : la statue du Christ et celle de Nicodème ont été brisées. Les têtes des statues ne sont plus à la bonne place. Le reste de la mise au tombeau est très abîmé.
A l’initiative de François de Santeul et avec l’aide de la Municipalité, la crypte fut restaurée en 1976, mais les jeunes du foyer rural qui ont participé à cette restauration n’ont pas respecté les règles de l’Art. Au centre de la composition, on retrouve la Vierge soutenue par saint Jean. La tête de la Vierge manque et le visage mutilé d’autres statues n’a pas été restauré. Joseph d'Arimathie à gauche et Nicodème à droite sont coiffés du même bonnet à larges revers et tiennent tous les deux un vase à parfums. Cette particularité ne se rencontre nulle part ailleurs.
Le texte d’Emile Delignières, décrivant cette mise au tombeau est daté de 1906. Il est accompagné d’une photo qui nous permet de faire la comparaison avec ce que nous voyons aujourd’hui.
Au musée de Picardie: un retable provenant de l'église de Méharicourt et qui intègre une superbe mise au tombeau
Eglise de CONTRE
Eglise de Contre : la mise au tombeau
Dans cette petite église, proche de Conty, se trouve la plus ancienne des mises au tombeau du département. A Goze mentionne la date 1484 dans son manuscrit sur les « Mélanges historiques Amiens-Conty-Corbie » déposé à la Bibliothèque Municipale d’Amiens.
Cette mise au tombeau d’1m70 de long est sculptée dans une seule pierre.
Très droit et très raide, le Christ semble endormi tandis que Joseph d'Arimathie et Nicodème tiennent le linceul. La sainte femme à côté de Joseph semble s’accrocher à ce linceul.
La Vierge occupe le centre de la composition et se penche pour tenir le bras de son fils. Derrière elle, saint Jean souriant, la regarde.
Marie-Madeleine, à la surprenante coiffure, pose une main sur son pot à parfum et presse l‘autre sur sa poitrine en signe de compassion.
A gauche, Joseph d’Arimathie avec ses longs cheveux, sa belle barbe bouclée, a la mine renfrognée. Nicodème, à droite, les cheveux cachés par son turban porte une longue barbe frisée.
Eglise de RIBEMONT-sur-ANCRE- Photo de Rémy Godbert
Dans cette église de Ribemont-sur-Ancre, la mise au tombeau se trouve sur l'antependium autrement dit, le devant d'autel. Cette situation est assez rare, c'est la fin du chemin de croix, un rappel de la quatorzième station avec tous ces personnages: Joseph d'Arimathie et Nicodème, la Vierge et saint Jean et les saintes femmes
Eglise d'HESCAMPS
Eglise d'Hescamps
La petite mise au tombeau en bois polychrome a trouvé un abri dans une niche pratiquée dans le mur sud de la nef. Les sept personnages traditionnels sont répartis autour du Christ.
Christine Debrie y voit une particularité. Près de Joseph d'Arimathie, se trouve, non pas une sainte femme, mais un homme âgé et chauve, qui serait peut être Simon de Cyrène, ce paysan qui a aidé Jésus à porter sa croix. Ce détail, sans doute voulu par le sculpteur constitue l'originalité de ce groupe sculpté. D'autre part, Jean, qui est naturellement imberbe, porte ici la moustache et la barbe.
Eglise de Faverolles: oeuvre du maître-verrier Louis Barillet
Amiens-Eglise Saint-Martin
Bouillancourt-en-Séry
Christine Debrie pense que cette mise au tombeau en bois provient d'un monument funéraire.
Quatre personnages seulement composent cette mise au tombeau. Autour du Christ: Joseph d'Arimathie, Nicodème, la Vierge et saint Jean. Par l'absence des saintes femmes, le sujet est simplifié.
Ce qui est curieux, c'est la petite taille du sarcophage qui ne peut contenir le corps du Christ. Christine Debrie pense que cette mise au tombeau est l'œuvre d'un artisan local, d'un entailleur d'images comme on les appelait au 16e siècle et que cet artisan n'avait à sa disposition qu'un bloc de chêne trop petit.
AIRAINES
Eglise d'ALLERY
Montdidier: église du Saint-Sépulcre
La mise au tombeau de l'église Saint-Germain l'Ecossais à Amiens
La mise au tombeau- Eglise Saint-Germain- Amiens
Les spécialistes en histoire de l’art pensent que la mise au tombeau d’Amiens est le plus ancien Sépulcre de Picardie encore existant. Il porte sur la moulure supérieure du sarcophage, au niveau des pieds du Christ, la date de 1506. Pierre Le Coustellier, seigneur de Coupel et son épouse Marie Le Cat firent construire la chapelle et son sépulcre qui communiquaient à l’époque avec le cimetière. Cette chapelle avait été fondée pour devenir un lieu de sépulture comme le prouve l’épitaphe relevée par Rodière dans son Epitaphier de picardie, p. 308.
Voici la description de Christine Debrie : « Au fond de cet enfeu, sont représentées derrière le sarcophage, cinq figures réparties en deux groupes : au chevet la Vierge, qui malgré son rôle important, est la moins grande de toutes les statues ; elle est soutenue d’un côté par saint Jean, de l’autre par une sainte femme ; à l’opposé, Madeleine, incapable de contenir sa douleur, saisit le bras de sa voisine comme si elle voulait s’y cramponner, sans toutefois détourner les yeux du Christ, qu’elle regarde fixement ».
Cette mise au tombeau est exceptionnelle. Le sculpteur a su traduire la richesse vestimentaire des personnages et la régularité des traits du visage. Elle montre la qualité des ateliers picards en ce début du 16° siècle.
La mise au tombeau de l'église Saint-Pierre à Montdidier
Montdidier: Eglise Saint-Pierre
L’église St Pierre construite aux XVe et XVIe siècles, a sauvé de sa destruction partielle pendant la guerre de 1914, une Mise au Tombeau en pierre polychrome (repeinte), probablement exécutée dans la première moitié du XVIe siècle.
Ce sépulcre occupe une niche pratiquée dans le mur du bas-côté Nord de la nef.
Sept personnages sont représentés, conformément à la tradition. Mais Madeleine occupe la place centrale, souvent réservée à la Vierge, qui se trouve ici, à la tête du Christ. En outre, elle domine les autres statues, par sa taille.
La Vierge et Madeleine portent des robes, amples, souples, curieusement retenues et nouées, sous la poitrine et sous le ventre, ce qui accentue leurs silhouettes élancées.
La Vierge lève les yeux vers le ciel et laisse retomber les bras dans un geste d’acceptation mêlé d’imploration. Les saintes femmes semblent contempler le visage du Christ, laissant deviner leur émotion. L’une a les bras croisés sur la poitrine, l’autre, les mains jointes.
Un voile léger descend de la chevelure de Madeleine, sur sa nuque, puis sur le devant de sa poitrine.
Joseph porte un costume recherché, avec son col, ses galons aux manches et ses attaches dorées.
Le personnage de Nicodème, sans turban, ni barbe, aux cheveux courts, rappelle un empereur grec ou romain. Sa tunique, aux longs plis verticaux, dégageant le cou, dont un pan du manteau est rejeté sur l’épaule, rappelle également un costume de l’Antiquité. Cette tendance est due à l’influence de l’art italien, contrairement à la tradition flamande.
Le Christ, à la tête renversée, au torse bombé semble rendre son dernier soupir.
Le linceul, aux plis nombreux, arrondis et concentriques, preuve de l’influence hellénique, contraste avec le sarcophage, simple bloc de pierre sans ornement.
Le sépulcre de Doullens- Fin du XVIe siècle
La Mise au Tombeau de l’église Notre Dame de Doullens fut habilement restaurée en 1864 et compte parmi les plus beaux monuments de ce type, conservés dans notre région.
Elle a été exécutée en pierre et ne fut, semble-t-il, jamais polychrome. Elle se trouve placée dans une niche ménagée au fond d’une chapelle indépendante, mais contiguë toutefois à l’église ; on y accède en effet par une porte ouvrant très exactement sur le côté est du transept sud.
Cette mise au tombeau a la chance d’être très précisément datée grâce à l’inscription qui figure au centre et au bas du sarcophage, et qui nous indique que le présent sépulcre a été fait en 1583 grâce à la générosité de Jean Bouliet et de Nicolas Roussel.
Nous sommes donc en présence d’une œuvre exécutée dans la seconde moitié du XVIe siècle. Bien qu’elle soit directement issue des Mises au Tombeau gothiques, elle appartient véritablement à la Renaissance dans presque tous ses détails.
Un Saint Sépulcre ne comprend pas seulement la scène de l’ensevelissement du Christ, il s’entoure d’un cadre qui fait valoir le groupe principal. La décoration de « l’enfeu » est particulièrement riche, plusieurs statuettes ornent aussi bien le pourtour de l’enfeu que le fond même de la niche. De chaque côté de l’arcade, sont représentés, sous des dais gothiques, à gauche, Saint Jean-Baptiste et à droite, Saint Nicolas, les patrons des donateurs.
Une petite Vierge de pitié est logée dans l’écoinçon de l’accolade qui surmonte l’arcade. Et, au dessus de l’accolade proprement dite, sont échelonnés et sculptés en haut-relief, six anges debout, portant les instruments de la Passion, et placés chacun sous une arcature trilobée.
Au fond de l’enfeu, au dessus des personnages de la Mise au Tombeau, six statuettes représentant des évêques et des abbés : vraisemblablement Saint Benoît, Saint Jérôme, Saint Augustin, Saint Fursy, Saint Marc et Saint Riquier.
Sur la scène de la Mise au Tombeau : deux porteurs s’apprêtent à ensevelir le Christ, tandis que derrière le sarcophage sont représentés de gauche à droite, une sainte Femme, la Vierge et Saint Jean, Madeleine et une autre sainte Femme.
Nous pouvons remarquer la grande sérénité des personnages et la richesse de leurs costumes.
La riche bourgeoisie du XVe siècle se reconnaît sur les vêtements des vieillards, Joseph et Nicodème, tenant chacun une extrémité du suaire. Les broderies et les damassures des vêtements sont sculptées avec une grande minutie ; les chevelures et les barbes sont travaillés en détail ; de plus, de véritables cabochons ont été enchâssés à différents endroits.
La Vierge, amplement drapée, regarde le visage de sn fils avec une expression de douleur résignée. Elle a les mains jointes dans une attitude de prière et de recueillement.
Saint Jean, très droit et très noble, présente un profil très fin et de beaux cheveux courts et bouclés.
Le visage de Madeleine, à la bouche petite et ourlée, aux yeux aveugles comme dans les statues de l’Antiquité grecque ou romaine, aux sourcils légèrement relevés et froncés, trahit une peine sincèrement ressentie. Son voile, souple et léger à la fois, est habilement retenu derrière les oreilles. Son manteau est retenu par une chaînette dont l’artiste a finement sculpté chaque maillon. Elle écarte, d’un geste simple et élégant, le couvercle de son pot à parfums, du plus pur style Renaissance.
Le Christ est aussi d’une grande sérénité. Sa nudité et la raideur de son corps contrastent avec la souplesse et la richesse des vêtements des personnages qui l’entourent. Il a conservé sur la tête sa couronne d’épines ; Ses mains sont ramenées à plat sur le périzonium.
La dalle qui ferme le sarcophage n’est pas horizontale, mais légèrement inclinée vers nous, si bien que le Christ s’offre davantage à notre vue.
Le bas du sarcophage mouluré est décoré de trois bas-reliefs de qualité sculptés dans l’esprit de la Renaissance.
Ils illustrent trois épisodes du Nouveau Testament qui suivirent la Résurrection, c’est-à-dire : l’Apparition du Christ à Madeleine, les disciples d’Emmaüs, et l’Incrédulité » de Saint Thomas. Chacune de ces scènes est placée dans une sorte de niche, dont la voûte à caissons est caractéristique de cette époque.
Les photos du Sépulcre de Doullens sont de Christiane Sellez et les textes sont exraits de l'ouvrage de Christine Debrie
Le Sépulcre d'Oust-Marest- 1ère moitié du XVIe siècle
La mise au tombeau de l'église Saint-Pierre d'Oust-Marest
Cette mise au tombeau fut vraisemblablement exécutée dans la première moitié du XVIème siècle, mais aucune date ne l’atteste.
Cette œuvre de grande qualité, en pierre, était polychrome à l’origine ; il en reste de nombreuses traces.
Elle est située dans une chapelle latérale du XVIème siècle, sur le côté Nord de l’église.
Curiosité : l’enfeu, trop petit pour abriter Joseph et Nicodème, a dû être creusé pour les recevoir !
Les personnages, un peu moins grands que nature, sont au nombre de sept.
Le sarcophage est orné de sept médaillons décorés différemment ; celui du centre sert de cadre à la couronne d’épines.
Les vêtements des personnages sont riches, finement travaillés, et contrastent avec la rigidité et l’impassibilité des visages.
Les trois saintes Femmes portent chacune un pot à parfum, ce qui n’est pas courant ; habituellement, seule une ou deux Femmes le font.
Madeleine, est reconnaissable à son opulente chevelure retombant sur ses épaules ; elle porte une superbe robe de brocart, rehaussée par un médaillon
Le Sépulcre d'Abbeville entièrement restauré en 1899
Abbeville- Eglise du Saint-Sépulcre
Le Saint Sépulcre, en pierre, occupe le fond d’une chapelle, construite grâce à une donation, au XVIème siècle, de Johan du Bos, bourgeois d’Abbeville.
Cette mise au tombeau est placée dans un enfeu de style flamboyant, limité par deux arcatures. Elle se compose des sept personnages traditionnels.
Cette œuvre, malheureusement presque entièrement détruite à la Révolution, fut reconstruite en 1899 par J. Blondin (date et signature à l’intérieur du sarcophage).
Joseph d’Arimathie et Nicodème ont revêtu leurs vêtements exotiques.
Madeleine tient son vase à parfums, d’une forme allongée, élégante et de style Renaissance.
Contrairement à d’autres mises au tombeau, le Christ est allongé dans le sarcophage.
Cette statue est en bois, probablement du XVème siècle. De belle facture, ellel fut épargnée par le ciseau du restaurateur.
Par sa nature (en bois, dans un sépulcre en pierre), par la date, ce Christ n’était pas destiné à une mise au tombeau, mais porté en procession pendant la Semaine Sainte.
Mise au Tombeau de l'église d'Allery
La mise au tombeau en pierre polychrome occupe un enfeu creusé dans le mur du chœur, juste derrière le maître-autel.
L’arc de cet enfeu, en anse de panier, surmonté de crochets et de fleurons, est décoré de dragons, de salamandres et de serpents. Ces motifs ornementaux permettent de situer la date d’exécution de cette Mise au tombeau probablement dans la première moitié du XVIe siècle.
Il se peut que les personnages, au nombre de sept, ne se trouvent pas à leur place initiale. Retirées pour être restaurées et repeintes, les statues ont été replacées, sans qu’il soit tenu compte de leur emplacement précédent. Ainsi, Madeleine et la Sainte Femme ont été inversées, ainsi que les têtes (uniquement) de Joseph et de Nicodème. Certains détails des draperies ne sont pas dénués d’intérêt.
La Sainte Femme, près de Nicodème, a la tête couverte d’un long voile qui lui descend assez bas sur le front, et qu’elle retient de la main droite, tandis que dans la main gauche, elle tient un mouchoir plissé. Elle porte au cou un beau collier d’où pend un bijou en forme de losange.
Une seule Sainte Femme tient un vase à parfums, qu’elle a d’ailleurs entrouvert.
Joseph d’Arimathie et Nicodème ont les plus beaux habits. Joseph porte une robe à larges manches, surmontée d’une tunique longue à manches courtes, recouverte, sur les épaules, d’une large collerette où sont accrochés des glands.
Joseph, habituellement occupé à tenir les extrémités du linceul, tient, de ses deux mains, la couronne d’épines.
Le Christ est d’une grande rigidité, les mains ramenées l’une au dessus de l’autre sur le perizonium.
Il faut remarquer aussi les trois statuettes en bois polychrome qui surmontent l’arcade supérieure de la niche où est placé le Sépulcre.
Elles sont d’une extrême naïveté et leur caractère populaire les rend très attachantes.
On reconnaît, à gauche, Saint Jean l’Evangéliste tenant le calice de la main gauche.
Les deux autres statuettes sont difficiles à identifier. A droite, il pourrait s'agir de saint Thomas, qui tient un outil de charpentier, en l’occurrence une équerre.
Au centre de l’arcade, un saint au faciès extraordinaire et à la barbe démesurément longue. Il tient dans la main droite une lance. Peut-être saint Théodore?
Tous trois, drapés d’une manière presque identique, paraissent contemporains de la Mise au Tombeau, bien qu’ils soient d’un style différent et difficile à dater.
Petite mise au tombeau dans un retable- Eglise de Bernâtre- Canton de Bernaville
Le retable de Bernâtre:
Depuis 1976, le retable dédié à Saint-Claude a quitté sa chapelle pour rejoindre l'église de la Nativité de la Sainte-Vierge, au cœur du village. Ce retable est sans doute l'œuvre d'un artisan local.
Les quatre scènes représentent des épisodes de la vie du Christ. En haut à gauche, figurent la Cène et à droite, la Mise au Tombeau. En bas, nous avons cru reconnaitre l'Ascension et l'Assomption, avec au milieu, l'évêque de Besançon, saint Claude.
La représentation de la Mise au Tombeau est originale. Les deux saintes femmes sont placées derrière Joseph et Nicodème, qui tiennent les extrémités du linceul sur lequel repose le corps du Christ. Derrière le tombeau, ne figurent que la Vierge et saint Jean. Marie-Madeleine est absente de ce tableau.
Christine Debrie ajoute: "Si l'exécution est dans l'ensemble assez grossière, l'attitude des personnages paraît toutefois empreinte d'un certain maniérisme intéressant et qui trahit une date bien avancée dans le XVIe siècle, à moins qu'il ne s'agisse du XVIIe siècle".
Détails du retable :
Mise au tombeau- Eglise de Bernaville
Cette mise au tombeau sur des panneaux de bois sculptés figure sous l'autel de l'église de la Sainte-Trinité de Bernaville.
Mise au tombeau- Eglise de Domart-en-Ponthieu
Cette mise au tombeau est sculptée dans la pierre de l'autel de l'église Saint-Médard à Domart-en-Ponthieu. On retrouve Nicodème et Joseph d'Arimathie, aidé par saint Jean. Avec à gauche, la Vierge et à droite, Marie-Madeleine.
COLLEGIALE NOTRE-DAME ET SAINT-LAURENT D'EU
Bien que nous soyons en Normandie, mais seulement à 3 km de la Picardie, nous ne pouvons pas nous priver d'observer la superbe mise au tombeau de la collègiale de la ville d'Eu.
Cette oeuvre est remarquable par ses grandes dimensions et par la richesse des costumes rehaussés de dorures, qui ne sont pas sans rappeler ceux des personnages de l'église Saint-Germain d'Amiens.
Deux particularités: quatre saintes femmes au lieu des trois habituelles et le corps du Christ est placé en sens inverse de l'ordinaire, sa tête se trouve à droite de la composition lorsqu'on regarde la scène.
La plus séduisante des saintes femmes est assurément Marie-Madeleine avec sa très belle chevelure blonde ondulée Elle porte une robe d'étoffe riche, lui moulant la poitrine et les bras et lui dégageant le cou.
La richesse des costumes, la qualité de l'exécution font de cette mise au tombeau une oeuvre de réelle qualité qui tient une place importante dans la production artistique française du début du 16° siècle.
Petite mise au tombeau dans un retable- Eglise de Lawarde-Mauger
Sur le retable du 16° siècle de l’église Saint-Michel de Lawarde-Mauger apparaissent plusieurs tableaux. De gauche à droite sont sculptées des scènes représentant la Passion du Christ : l’arrestation de Jésus au jardin des Oliviers, la Flagellation, la Crucifixion, la mise au tombeau et la Résurrection. En arrière plan, on peut discerner des paysages qui servent de théâtres à des épisodes secondaires, comme le couronnement d’épines ou la présentation de Jésus à Ponce-Pilate.
Christine Debrie nous décrit ainsi la Mise au Tombeau : « Elle est sculptée avec beaucoup de maîtrise et une finesse incontestable. Les visages des personnages sont très expressifs. Du visage de la Vierge, émane un grand calme et un profond recueillement.Les vêtements riches et luxueux subissent l’influence de la Renaissance, celui de Nicodème en particulier. Nous avons l’impression de retrouver la Mise au Tombeau d’Amiens, celle d’Oust-marest ou encore celle de Doullens, transposée à une échelle plus petite ».
MISE AU TOMBEAU- ÉGLISE SAINT-PIERRE DE ROYE
Détruite partiellement lors de la grande guerre, l’église Saint-Pierre de Roye a été restaurée par les architectes Charles Duval et Emmanuel Gonse, entre 1931 et 1933. Ils ont réussi à concilier l’ancien et le neuf. Le chœur a été préservé et une nouvelle nef est apparue avec un clocher en béton de 64 mètres.
Tous les ouvrages en céramique ont été réalisés par Maurice Domme, notamment la mise au tombeau très originale, avec seulement quatre personnages : la Vierge, Marie-Madeleine, Jean et Nicodème.
Tympan de la Chapelle du Saint-Esprit- RUE
La Chapelle du Saint-Esprit de Rue
Cette chapelle su Saint-Esprit de Rue, qui était un important lieu de pèlerinage, est de syle gothique flamboyant. Ce fut le premier monument classé en 1840 quand Prosper Mérimée commença sa tournée d’inspection des Monuments en Picardie.
La mise au tombeau du tympan de la Chapelle de Rue s’inscrit dans une série de sept sculptures correspondant aux sept douleurs de la Vierge. Ces sculptures créees par Louis Duthoit, entre 1869 et 1872, sont considérées comme un chef d’œuvre. Elles sont là depuis presque 150 ans, affrontant le vent de mer, la pluie et les fientes de pigeons. Un simple grillage que nous avons ôté le temps d’une photo les protège depuis une dizaine d’années.
Exposition aux Archives de la Somme, en 2014
Cette mise au tombeau a été dessinée pour l'église éphémère Notre-Dame des Arts en 1928. Peut être était-elle destinée à la 14e station d'un chemin de croix?
EGLISE DE CARNOY
L'église de Carnoy (canton de Combles) a été entièrement détruite pendant la première guerre mondiale. Une nouvelle église due à l'architecte Gaston Castel a été construite vers 1930, avec un mobilier art-déco où la mosaïque installée par Jean Gaudin, est partout présente.
Eglise de la Nativité de la Ste-Vierge à VISMES-AU-VAL
Dans cette mise au tombeau sculptée sur le devant de l'autel, la position des personnages reste la même, sauf Marie-Madeleine qui se prosterne devant le sépulcre, reconnaissable à son vase de parfum.
Eglise de l'Assomption de la Ste Vierge à HORNOY
La 14ième station du chemin de croix de toutes les églises est une mise au tombeau.
On retrouve ici l'iconographie classique: Joseph d'Arimathie et Nicodème qui mettent le Christ dans le tombeau, derrière eux, au centre, la Vierge, à côté d'elle, une sainte femme et au premier plan, Marie-Madeleine.
EGLISE DE GUESCHART
Eglise de Gueschart: dans cette chapelle, où seul repose le corps du Christ entre deux angelots, les personnages classiques de la mise au tombeau ont disparu.
Eglise de Beaucourt-sur-l'Hallue
Sur le devant de l'autel, sculpté dans le bois, on retrouve les personnages traditionnels de la mise au tombeau. Sauf, qu'ici, la disposition est originale, puisque Marie-Madeleine a pris la place de Nicodème. La Vierge est soutenue par Jean et une sainte femme