BORNES EN PAYS DE SOMME
De tout temps, à toutes les époques et dans toute la France, on a planté des bornes : nous sommes un pays de bornes et notre département comme tous les autres en est constellé.
Les premières sont les bornes utilisées pour délimiter des domaines, puis sont venues les bornes des régions, des départements et des communes.
AMIENS: peut-être la dernière borne kilométrique dans la ville d'Amiens. Merci à Jacques Fouré
Y: le village de France au nom le plus court se trouve dans le département de la SOMME
Rares sont les communes qui possèdent une vieille borne kilométrique. Celle du village d'Y a été restaurée par la commune. Elle se situe sur le chemin de grande communication N° 34 et porte au-dessus de son N° 9 le mot "embranchement" pour marquer la particularité de ce village dont les rues dessinent un "Y".
Précision apportée par le spécialiste du Patrimoine routier ,Patrick Rollet:
Les chemins de grande communication possédaient parfois des annexes ou embranchements. Il s'agissait de routes partant de la route principale et desservant une ou plusieurs communes, parfois numérotées, parfois non. Ici, le nom embranchement signifie que la borne se situait sur l'un des embranchements (ou annexe) de cette voie, et non pas pour spécifier une quelconque particularité du village.
CROIXRAULT: Les bornes de la paix
La "Demeure" est une maison gérée par des moines bénédictins sous l'égide du père André Marie, qui œuvre dans le même esprit que l'abbé Pierre.
Les bornes en pierre ci-dessus qui jalonnaient la nationale 25 ont été récupérées par l'association et symbolisent la Paix.
LA BORNE EMOUVANTE DU SOLDAT RICHARD: au bout du chemin de la dernière étape- LA CHAUSSEE-TIRANCOURT
La Chaussée-Tirancourt
L’histoire de Camille Richard est loin d’être banale. Incorporé dans le 1er régiment d’infanterie, lors du 2e conflit mondial, il vient mourir à l’âge de 22 ans sur le sol de la Chaussée-Tirancourt, en mai 1940, lors du déferlement des blindés allemands.
Enfant de la DDASS, Camille Richard est sans famille et personne ne réclame son corps, qui est inhumé dans le vieux cimetière.
En 1954, la commune de la Chaussée-Tirancourt décide d’adopter ce français et lui offre une sépulture devant le monument aux morts. Sa tombe est matérialisée par une borne kilométrique, symbolisant la dernière étape du soldat. Son nom qui désormais ne sera plus oublié est inscrit sur le monument aux morts. Sans ce geste citoyen de la commune, on aurait perdu la trace de ce soldat sans grade.
Merci à André Sehet
BORNES DE LIMITES
Mers-les-Bains-Le Tréport
La nouvelle borne, entièrement reconstituée a été inaugurée, en octobre 2014 par les maires de Mers et du Tréport, trait d'union entre les deux communes, entre la Somme et la Seine-Maritime et entre la Picardie et la Normandie.
Entre Soues et Fourdrinoy
Cette borne de limite de commune se trouve au milieu du bois de Cavillon à la croisée de chemins forestiers. Elle n’a pas échappé à la vigilance de Patrice Lenne, toujours soucieux d’enrichir notre inventaire.
Les croix en tuf que l’on trouve à Frières (commune d’Acheux-en-Vimeu), Cambron et Huchenneville (les Croisettes) en sont les premiers témoignages.
LES BORNES TEMPLIÈRES: Fontaine-sous-Montdidier
Fontaine-sous-Montdidier
La commanderie de Fontaine-sous-Montdidier était située dans un village du plateau picard compris entre les vallées de la Noye, de l’Avre et son affluent, la rivière des Trois-Doms.
Les guerres de Bourgogne ont perturbé le site dans la seconde moitié du 15e siècle et plus près de nous les destructions de la première guerre mondiale ont rendu l'endroit méconnaissable. Mais la nature a repris ses droits.
Néanmoins, c’est un miracle que ces bornes, qui servaient de limite à la commanderie, soient arrivées jusqu’à nous. On peut penser qu’il en reste encore beaucoup, petits trésors enfouis dans le sol picard et qui réapparaissent en ce début du 21e siècle grâce à la passion des chercheurs d’authenticité.
Sources: "Les Templiers dans le canton de Montdidier"- Le Journal du Cercle Maurice Blanchard, N° 52
"Les commanderies de l'Hôpital en Picardie" par Valérie Bessey-2005
Fieffes-Montrelet
Plusieurs croix de pierre délimitaient le domaine de la commanderie des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Celle de Fieffes, qui est implantée près de la somptueuse église Saint-Pierre, est la seule qui soit parvenue jusqu'à nous
LES 4 BORNES DE LA FORÊT DE CRÉCY
Dans la forêt de Crécy, nous en avons trouvé quatre : la première, dans une petite clairière appelée la longue borne, tellement vieille, qu’on aimerait bien qu’elle nous raconte tout ce qu’elle a vu et surtout connaître la raison de sa présence à cet endroit.
Les deux autres sont des bornes royales qui portent toutes les deux la date de 1667 et la fleur de lys. Elles délimitent le domaine ecclésiastique.
Voilà presque quatre siècles qu’elles sont implantées dans la forêt assistant à la naissance et à la mort de centaines de hêtres et de chênes.
La quatrième, au hameau de Caumartin, à quelques mètres du chêne "le Ramolleux", au bout d'un layon large de 50 cm, serait également une borne de limite.
A 4 kilomètres de Fins
Sur chaque face de la borne en grès sont sculptés des dauphins tandis que l'une des faces porte la date de1578.
BORNES KILOMÉTRIQUES
Entre Fins et Gouzeaucourt
Entre la Somme et le Nord existe une borne en ciment qui marque la limite entre les deux départements. Mais la frontière est aussi celle qui existait avant la signature du traité des Pyrénées de 1659 entre les Pays-Bas espagnols et le Royaume de France, les Généralités d'Arras et d'Amiens, les bailliages d'Arras et de Péronne, les diocèses de Cambrai et de Noyon et encore aujourd'hui l’Artois et la Picardie.
Derrière notre borne en ciment, existe encore en contrebas de la RD 917, une borne militaire en grès haute d’un mètre avec comme base un octogone de 40 cm de côté.
Nous sommes là en face d’une borne historique qu’il serait bon de préserver.
CAMPS-EN-AMIENOIS
Camps-en-Amiénois
Cette borne kilométrique en pierre est d'origine. Elle a été ramenée au centre du village pour être préservée
HERISSART
Hérissart
La borne kilométrique d'Hérissart implantée sur un chemin de grande communication (GC) est intéressante, car cette borne nous donne le nom des fabricants: Alfred Rougemont et Maurice Lavoisier et le nom du pays où a été fabriquée cette borne.
Cette fonderie créée en 1877 a fermé ses portes, en 1985. Le siège de l'usine se situait à Audruicq dans le Pas-de-Calais.
Le fabricant a mentionné l'ancienne orthographe Audruick. C'est le nom que portait ce bourg entre 1793 et 1801).
Les bornes les plus nombreuses sont celles qui mesurent les distances : bornes à tête rouge pour les nationales et jaunes pour les départementales. Ce sont les bornes kilométriques qui à l'origine étaient en pierre.
La pierre a été remplacée par le fer, puis par le ciment, puis à son tour le ciment a fait place au plastique, plus chaud et moins onéreux, plus facile à entretenir à défaut d’être plus solide.
Bray-sur-Somme
En cherchant bien, on peut aussi découvrir des bornes hectométriques, comme à Bray-sur-Somme, mais compte tenu de leur inutilé relative, elles sont de plus en plus rares.
Bornes pour les frontières entre les départements, beaucoup plus hautes !
Comme ici à Nampont-Saint-Martin et à Gros-Jacques (commune de Saint-Quentin-Lamotte).
Les bornes Saint-Simon sont implantées le long du chemin de halage qui va de Saint-Simon (Aisne) jusqu’à Saint-Valery-sur-Somme. Ces bornes en pierre ont plus de deux siècles et quelques unes ont servi, comme à Eaucourt, à mentionner l’altitude dans un cercle de fonte.
BORNES GÉODÉSIQUES ou BORNES IGN
L’Institut Géographique National a pour vocation de décrire, d’un point de vue géométrique et physique, la surface du territoire national. Une de ses missions est d’établir la cartographie de notre territoire qui est parsemé de bornes, dites bornes IGN. Elles revêtent plusieurs aspects : du granit au béton. La face supérieure porte une croix. Les coordonnées du point correspondent au centre de cette croix. Le sigle IGN est gravé sur une des faces latérales de la borne et l’année de constitution de l’objet sur la face opposée.
Lanches-St-Hilaire-Fransu
Une borne de triangulation est une borne qui marque l'emplacement d'un point géodésique dont on connaît précisément la longitude, la latitude et l’altitude. Ici sur la route de Franqueville, elle est matérialisée par un parallélépipède de pierre, implanté
à une dizaine de mètres de la petite route qui nous conduit de Berneuil à
Franqueville, sur le territoire de St-Hilaire.
Sur cette borne, sont inscrits ces mots :
« Triangulation du service géographique de l’armée-
1900 »
Ces points ont servi à établir les cartes d’Etat-Major du début du 20e siècle et on les trouve encore, en 2015, sur les cartes IGN. Sur la borne de St-Hilaire est mentionnée la hauteur de 125,3 mètres.
BORNES DE COMMÉMORATION
Bornes de commémorations:
- Bornes de la Victoire : Albert, Ville-sur-Ancre et Villers-Bretonneux appelées aussi bornes Vauthier
- Bornes de la Voie de la Liberté : Amiens et Long
- Bornes de la Voie Sacrée : à Abbeville (Place de Verdun)
BORNES D'OCTROI
Bornes d’Octroi : nous en avons trouvé deux à Abbeville, aux entrées de la cité, route des Polonais et route de Rouen. Des bornes bleues et rouges aux couleurs de la capitale du Ponthieu qui sont devenues, en 2013, des pièces de musée.
BORNES DE CHÂTEAUX
Flixecourt
L'inventaire des bornes des châteaux est le prétexte pour découvrir l'extérieur de ces superbes bâtisses décrites par Philippe Seydoux, dans son livre: "Gentilhommières en Picardie"
Ce château qui appartient toujours à la famille Saint témoigne de la richesse accumulée en peu de temps grâce au développement de l'industrie textile dans la vallée de la Nièvre, entre 1847 et 1950.
Construit de 1880 à 1884, le château a maintenant besoin d'entretien, la belle grille d'honneur a perdu sa cimaise et les bornes de pierre qui l'encadrent ne voient plus beaucoup de visiteurs.
Bornes de château à Acheux-en-Amiénois, Arry, Courcelles-sous-Moyencourt, Frohen-sur-Authie, Hénencourt, Hérissart et Raincheval
BORNES DE LA MÉRIDIENNE VERTE
Bornes de la Méridienne verte
En l’an 2000, pour célébrer le saut dans le troisième millénaire, on matérialise le méridien de Paris qui est une ligne imaginaire. 24 communes dans notre département sont traversées par ce méridien et sont donc jalonnées par ces rondelles de cuivre qui se trouvent souvent sur une petite borne en ciment, mais quelquefois aussi au ras du sol, comme sur le chemin de halage, près du pont de la Borne à Camon.
Les villes et villages qui sont traversés par la Méridienne verte dans notre département de la Somme sont les suivants :
Bouquemaison, Doullens, Beauval, Beauquesne, la Vicogne, Talmas, Villers-Bocage, Coisy, Cardonnette, Allonville, Rivery, Amien, Camon, Cagny, Saint-Fuscien, Boves, Sains-en-Amiénois, Cottenchy, Estrées-sur-Noye, Jumel, Ailly-sur-Noye, Chaussoy-Epagny, la Faloise et Folleville. Soient 24 territoires et sans doute plus d’une centaine de bornes.
BORNES ÉNIGMATIQUES
AMIENS- Les bornes du parc de la Hotoie
Il vous suffit de franchir les grilles et sur la droite au pied des platanes qui bordent la Selle, vous apercevez deux petites bornes qui sont aussi visibles de la rue Jean Jaurès toute proche.
Nous avons lu sur un blog ami, que ces pierres, qui n'ont reçu aucune inscription, seraient des bornes de la Liberté, mais nous ne sommes pas convaincus. Aussi, faisons nous appel à tous les amoureux de la petite histoire, pour satisfaire notre curiosité.
AUTRES BORNES
Camon
Près de ce pont s'élevait autrefois une colonne qu'on appelait: "La Borne de Camon". D'origine romaine, son fût en marbre des Pyrénées est jaspé de rose, de blanc, de jaune et de gris bleu. Sa renommée est due tout autant à sa valeur esthétique qu'à son origine mystérieuse. Elle proviendrait d'un palais ou d'un temple de l'époque romaine.
Jusqu'en 1856, la borne se trouvait à l'extrémité du chemin de la voirie, qui correspond aujourd'hui à la rue Voyelle. Elle marquait la limite entre Amiens et Camon,
et surtout, était le lieu d'embarquement pour le bac, seul moyen à l'époque de traverser le fleuve.
En 1856, le bac fut remplacé par le pont en fer actuel, appelé pont de la Borne, en souvenir de la Borne de Camon, qui a pris le chemin du Musée.
Dans ce quartier si pittoresque du Vieux Saint-Valery, de belles bornes en pierre servent à renseigner les visiteurs.
Sur le chemin de halage entre Hangest et Flixecourt
En souvenir des tristes inondations du printemps 2001, le syndicat d'aménagement du bassin versant de la Somme a installé ces bornes avec leurs repères mentionnant la hauteur de la crue.
Montigny-sur-l'Hallue: la fausse borne
Mais pourquoi cette borne près de l'église? Le monogramme du Christ sculpté sur une des faces de cette pierre octogonale répond à notre interrogation. Il s'agit tout simplement du socle d'une croix en fer.
Et pour terminer ce chapître sur les bornes, voilà les plus surprenantes, les plus curieuses, les plus énigmatiques, les plus gigantesques bornes de Picardie et peut-être de France : ce sont les bornes du Temps. Sujet ô combien philosophique, que nous n’avons pas la prétention de traiter ici.
Mais nous, les Samariens, pour célébrer notre entrée dans le troisième millénaire, à défaut d’arrêter le Temps, nous avons, en l’an 2000, osé mettre des bornes aux aiguilles de la grande horloge céleste. Deux bornes d’une hauteur de huit mètres, où certains y ont vu une représentation de l’être humain, sont plantées au milieu du rond-point de Saint-Sauveur. L’homme a l’allure d’un parallélépipède et la femme est représentée par un énorme silex taillé fait de résine et de verre. Ce sont les bornes du Temps.
Camps-en-Amiénois
Cette borne kilométrique en pierre est celle d'origine. Elle a été ramenée au centre du village pour être préservée.