-L'EAU ET SON PATRIMOINE-
------EN PAYS DE SOMME-------
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Moulins à eau; Fontaines; Lavoirs; Sources
L'extérieur du moulin à eau de Visse (commune de Maisnières)
L'intérieur du moulin à eau de Visse (commune de Maisnières)
Fréchencourt: le moulin à eau
Ce moulin (1) à eau sur l'Hallue est d'une architecture remarquable. Ses bâtiments, dont une partie est construite en pans de bois hourdés de brique, s'organisent autour d'une cour fermée.
Cet ancien moulin seigneurial a son l'origine attestée dans la charte de 1234, concernant le revenu de la Chapelle, instituée en 1150 par Baudoin de Ferchancourt. En 1546, ce moulin est affermé pour 9 ans à Georges de la Maisonnneuve, moyennant 14 muids et demi de blé. La propriétaire est alors Mme Barbe de Halluin. L'occupation du moulin est connue à partir de la fin du 17ème siècle.
En 1682, Firmin Delaporte est le meunier du moulin de Fréchencourt.
En 1703, le meunier du moulin est Adrien Eloy.
(1)"Chronique d'un village picard: Fréchencourt" par Charles-Edmond Lenglet" p. 167à 171.
EXCEPTIONNEL: A Heilly, un moulin à eau avec une roue horizontale. Photo de Joël Hennebicque
Le moulin à eau de Frémontiers
Mitoyen de l’église, le moulin fut construit en 1797, sur la rive gauche de la rivière des Evoissons, face à l’ancien manoir seigneurial. La bâtisse comprend la maison du meunier, des granges, étables, charreteries, greniers le tout délimitant une cour fermée par une porte charretière. Les roues à aube en fonte de 5 mètres et les pales en chêne vert datent de 1905.
Commentaire de l'OTSI de Poix
Abreuvoir à Lamotte-Brebière
Lamotte-Brebière-abreuvoir
L'abreuvoir à cet endroit est devenu une relique. Il servait à faire boire les chevaux utilisés par le halage des péniches et a conservé ses anneaux de fer incrustés dans la pierre.
Aujourd'hui, il sert de bac à fleurs ou de barbecue pour des promeneurs sans scrupule. C'était en 2011. Depuis la commune l'a mis en valeur sur un pavage de grés et espérons que les randonneurs
ne s'en serviront plus comme barbecue.
Bornes-Fontaines
GUIZANCOURT
Une pompe à bras sur le bord d'une charmante rivière, les Evoissons, dans un des plus beaux villages de la Somme: Guizancourt
GAMACHES
Gamaches
Cette pompe à bras en fonte est d'un modèle très rare, unique dans notre département. Elle se caractérise par un animal fantastique incrusté dans le bas de son fût et qui est censé cracher de l'eau à la manière des gargouilles.
POIX-DE-PICARDIE
Poix de Picardie
Une borne fontaine exceptionnelle par sa forme octogonale, ses décorations en fonte et la marque de son fabricant: le sieur Pillot de Famechon
MERICOURT-SUR-SOMME
Moulins à eau
COTTENCHY
Cottenchy: le pont de grès. Ce pont construit sur l'Echeu, (ou l'Echaut), petit affluent de la Noye qui prend sa source près de Guyencourt et qui va avoir un parcours parallèle à celui de la Noye pendant 1700 mètres.
Depuis son origine, ce pont s’est toujours appelé le pont de grès. Le pont actuel a été reconstruit avec des pavés de grès vers 1960 . La force hydraulique de la Noye est limitée, bien que cet affluent de l'Avre ait compté jusqu'à vingt moulins à eau au début du XIXe siècle. De ce passé industriel, il ne reste plus que ce dernier moulin à eau, que l'on appelle le moulin de l'abreuvoir, appelé aussi moulin du château. Il a gardé son aspect d'autrefois et il ne manque plus que la roue à aubes pour qu'il soit en état de fonctionner. Tout un appentis en charpente protège la vantellerie et la roue.
Le moulin: il comprend un bâtiment d'eau, un atelier de fabrication, un petit hangar avec cour, une étable à chevaux en pan de bois avec bajoyer de brique, un atelier de fabrication à un étage carré et étage de comble, en pan de bois. L'ensemble est construit sur solin de brique. Ce moulin fut restauré et désaffecté avant la deuxième guerre mondiale.
SAINT-GERMAIN SUR BRESLE
Saint-Germain-sur-Bresle:
Le moulin dit "La Mécanique"
L'origine de ce moulin est inconnue mais les archives montrent qu'il existait déjà avant la Révolution. En 1809, il avait deux fonctions: fouler la serge (étoffe de laine croisée) et moudre du blé. En 1830, Mélanie Devaux crée une filature de gros fils destinée à fabriquer la thibaude .Un règlement d'eau est établi, en 1852 au profit de Mme d'Auvillier.
En 1880, l'usine appartient à M Yvart qui la vend à M Lamblin, en 1910.
Avec la Société Louis et Charles Gaudefroy, nouveau propriétaire en 1922, le moulin aura plusieurs fonctions: de 1924 à 1934: fabrique de perles métalliques, scierie de 1934 à 1974, puis magasin de vente de laine. Depuis 1991, Madame Petit-Wallon ouvre le moulin au public qui abrite également des expositions temporaires tandis que la roue continue à tourner pour le plaisir des yeux.
Guide des moulins, p.330 et "Les moulins de la Haute Vallée de la Bresle", par Jean-François Loisel, p.186
La thibaude était un tissu grossier constitué d'une chaine de fil de lin et tramé de fil de poil, tissé à la main sur des métiers en bois dont Beaucamps-le-Vieux s'était fait la
spécialité. Avec de la thibaude, on faisait des
manteaux pour les bergers et les paysans.
RIENCOURT
Bettencourt-Rivière
L'activité du moulin à farine s'arrête, en 1953.Nestor Dufételle rachète le moulin , en 1957, et conserve une activité de mouture pendant quelques années. Puis le moulin et sa roue sont laissés à l'abandon jusqu'à ce que Bernard Vlamynck en fasse l'acquisition, en 1995. Ce passionné, est-il utile de le préciser, entreprend seul, un gros travail de restauration, qu'il termine, en 2012.
Extrait de "l'Eau et son Patrimoine" par André Guerville
Longpré-les-Corps-Saints.
Ce moulin à eau situé sur l'Airaines appartient aujourd'hui à Claude Delbarre. Il servait à fabriquer de l'huile d'éclairage. Il a été transformé en salle de
réception, de salle de spectacles et d'atelier pédagogique pour les enfants.
Historique:
Ce moulin est l'un des deux moulins sur l'Airaines à posséder actuellement une installation hydraulique. Le seigneur de Long et de Longpré, Abraham de Boulainvilliers, autorise en 1638 Jean Fourdrinoy à construire un moulin à huile sur le bras gauche dit la "grande rivière" qui traverse Longpré. François Desmarest achète ce moulin le 23 juin 1699 et il reste dans cette famille jusque dans les années 1860-1870 : ce moulin a probablement fonctionné, à partir d'une date inconnue, avec deux roues, affectée chacune à une activité, l'une pour la fabrication de l'huile et l'autre pour la mouture du blé mais il est possible que vers le milieu du 19ème siècle le moulin soit affecté uniquement à la production d'huile de lin. En 1851, à l'issue de la
reconstruction du barrage du moulin, celui-ci est réglementé par l'arrêté préfectoral du 6 mai 1851 : à cette date le moulin possède deux batteries pour la fabrication de l'huile. A partir des années 1870 jusqu'en 1889-1891, le moulin appartient à M. Docquoy puis de 1891 à 1905 à M. Gallet. M. Pincrès Charles (négociant à Picquigny) transforme ce moulin en 1906 en scierie et la dirige jusqu'en 1921, date à laquelle celle-ci est achetée par MM. Souverain et Docquoy qui transforment cet établissement et y ajoutent un atelier d'ébéniste. De 1926 à 1941, le moulin appartient à M. Cazier Valère qui exploite la scierie jusqu'à ce que les locaux soient détruits au début de la guerre : la reconstruction des bâtiments est terminée en 1953. Le moulin appartient de 1958 à 2000 à M. Morel Etienne, puis de 2000 à 2003, M. Saynave en est le propriétaire (il commence différentes restaurations sur la partie hydraulique) puis en 2003 le moulin est acheté par M. Delbarre et Mme Saint-Pol qui entreprennent différentes restaurations pour mettre en valeur cet édifice.
Extrait de "l'Eau et son Patrimoine" par André Guerville. 2012
.Au moulin de Visse (commune de Maisnières), sur la Vimeuse. Le moulin, qui a reçu sur sa façade les trous d'envol du pigeonnier, date de 1837. Acquis par Paul Louvet en 1949, le moulin est inscrit à l'Inventaire des Monuments Historiques en décembre 1990 et sa roue a été restaurée en 1993.
Visse ( commune de Maisnières en Vimeu)
Trop préoccupé par la superbe roue du moulin, nous n'avons pas vu les quatre meules qui forment comme la table d'un salon de jardin à quelques mètres de la roue.
Merci à Patrice Lenne
Fontaines
Amiens-Fontaine Saint-Jacques
Tilloloy
Tilloloy:
Cette phrase est inscrite sur la fontaine:
"Comme marque de sympathie, pour les souffrances endurées par le Peuple de France pendant la Grande guerre et avec le désir de se rendre utile, cette fontaine et l'adduction d'eau pour le village sont offertes à Tilloloy, par la Société Nationale de la Révolution Américaine des Etats-Unis d'Amérique".
Cette association francophile a pris en charge, au lendemain de la grande guerre, des milliers d'orphelins.
Amiens: la fontaine Cosserat, rue Jules Lardière
La fontaine de l'ancien Hôtel Cosserat
Rue Jules Lardière
Cette fontaine provient du N°7 de l'ancienne rue Saint-Martin, demeure d'Eugène Cosserat. Elle bénéficie comme toutes les fontaines de cette époque d'une abside en cul-de-four, dans laquelle sont sculptées une énorme coquille et une jolie tête de femme en guise de clé de voûte. Encadrée par des piliers qui supportent des consoles de pierre et un fronton triangulaire, la fontaine a perdu son mascaron de bronze.
Amiens:
La fontaine Saint-Julien:
Cette fontaine se trouvait au 77 rue Saint-Leu, sur l'emplacement du très vieil hôpital Saint-Julien. Classée MH le 18 décembre 1940.Cette fontaine se trouve aujourd'hui place Saint-Julien. Nous sommes en face d'une construction très sobre, dotée dans la partie haute d'une large coquille au sommet de laquelle est sculptée la tête d'un homme barbu avec un bonnet. Le mascaron de bronze évoque peut-être le roi Midas avec ses oreilles d'âne.
Véritable buffet d'eau en pierre, la fontaine Saint-Julien est dessinée par l'architecte du roi, Mathurin Le Carpentier. Elle témoigne de la volonté de doter Amiens d'un réseau d'eau potable et de remplacer les puits du Moyen Age. Le système hydraulique ne fournira jamais de débit suffisant. Dès le début du XIXe siècle, un projet de plus grande envergure est mis en œuvre à partir du pont Saint-Michel. La fontaine perd alors sa fonction d'alimentation en eau potable avant d'être déplacée de l'ancien couvent qui faisait face à l'église Saint-Leu vers son emplacement actuel.
"Chronique des rues d'Amiens", par Paule Roy, tome 2, p. 58
Saigneville
Selon une tradition orale bien vivace, Fuscianus (futur saint Fuscien) décide d’évangéliser la Gaule du Nord-Ouest, vers la fin du troisième siècle. Il s’installe à Thérouanne et commence son périple dans ce qui est aujourd’hui, le département de la Somme. Il arrive à Estrées-les-Crécy, puis à Laviers. De là, il oblique vers Saigneville, où il séjourne à la fontaine, qui depuis porte son nom. Cette fontaine vient de bénéficier d’un aménagement, en ce début d’année 2014. Fuscien poursuit ensuite son évangélisation, passe par Wanel, Le Mesge, Pissy, Saleux, Berny-sur-Noye et enfin Sains-en-Amiénois, où il retrouve Victoric et Gentien. Tous les trois sont assassinés par Rictiovare, le préfet romain, en place à Amiens.
A noter que dans tous les villages, où est passé l’évangéliste, les églises portent le vocable de saint Fuscien. Source: Michel Houdant-Saigneville
Pompes
Au petit village de La Chavatte, on a conservé la mare et la pompe qui servait à remplir la tonne à eau du cultivateur. A Etalon, la pompe est devenue le support de bacs à fleurs et d'indicateur des rues.
Dromesnil et Saint-Riquier
Les Ets Caruelle d’Origny-Ste-Benoîte dans l’Aisne, ont installé ces pompes dans les années 1930, pour remplacer les lourdes manivelles en fer des vieux puits par un système rendant plus facile le remplissage des seilles, des seaux et de tous les récipients pouvant contenir de d'eau.
En 2015, il en existe encore deux exemplaires dans la Somme
Saulchoy-sous -Poix
Près d'un abribus, adossé à un pilier de brique, la pompe à eau de Saulchoy-sous-Poix, garnie d'un grand tuyau en cuivre, a le mérite de l'originalité.
Pompes éoliennes
Au château de Creuse
La pompe éolienne a gardé la plaque du fabricant: "L.Beaume, à Boulogne, près de Paris"
Les pompes éoliennes servent à alimenter les abreuvoirs destinés au bétail dans les pâtures et évitent à l'agriculteur le transport de l'eau.
Le principe du fonctionnement d'une pompe éolienne est identique à celui d'une pompe à bras. Pour qu'elle fonctionne correctement et sans entretien, il faut que la nappe d'eau soit à une faible profondeur. La pompe repose à la surface ou est immergée dans l'eau. Une conduite d'air relie la pompe à l'éolienne et la pression de l'air générée par l'éolienne actionne la pompe en fonction du vent.
Ci-dessous, les pompes éoliennes de Beaumont-Hamel, Béalcourt,
Fontaine-le-Sec, et le Crotoy.
Lavoirs
Davenescourt
Bray-sur-Somme
Ces deux lavoirs sont du XVIIIe siècle. Lepremier appelé le lavoir Béthisy est situé près d'une source dont la pureté a permis de ravitailler la population en eau potable pendant plus d'un siècle. L'usure de la pierre témoigne que de nombreuses femmes sont venues à cet endroit laver leur linge. En 1914, il a servi d'abreuvoir pour les chevaux des troupes anglaises et françaises.
Le deuxième lavoir, situé au du cœur du village près de la vieille Somme, a pris le nom de Montplaisir. (voir photo ci-dessous)
Sources
Mézerolles
Les fontaines bleues alimentent l'Authie à Mézerolles.Elles alimentent aussi
les légendes. Vers 1800, un marchand de cochons habitant Candas est venu
prendre livraison de deux cochons à Outrebois. En passant devant les fontaines
bleues pour rejoindre Frohen, on a perdu sa trace. Jusqu'au jour, où l'on a
découvert le fouet du cocher flottant sur les fontaines qui avaient englouti
l'équipage. Pendant longtemps, par temps clair, on a pu voir le char à bancs
gisant au fond de la source profonde de 80 mètres.
Les trois pleureuses
C’était le 26 du mois d’août 1346, trois belles dames de la cité de Centule ont leurs silhouettes, qui se profilent sur le chemin de Drugy.
Arrivées en haut du talus, elles se prosternent puis lèvent les yeux au ciel et
prient pour le retour de leurs hommes, trois chevaliers qui sont allés combattre les anglais à Crécy. Au crépuscule, surgit un cavalier noir qui leur apprend la sinistre nouvelle : tous les chevaliers de la cité de Centule ont été tués. Les trois belles dames pleurent toute la nuit et leurs larmes se mêlent à l’argile et à la craie
du pays de Drugy. Au petit matin, on constate trois sources qui semblent avoir soulevé les racines du vieux tilleul, trois sources qui se dirigent tout droit vers le Scardon tout proche.
Rien n’a changé depuis cette époque et les sources qui coulent toute l’année ont pris le nom de la source des trois pleureuses.