NOMS DE RUES INSOLITES dans le département de la Somme
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Inauguration de la place Louis III à Nibas, le 21 août 2022
En , Louis III remporte sur l'envahisseur à la bataille de Saucourt-en-Vimeu où près de 8 000 Vikings périssent. Cette victoire connaît un retentissement important. Elle est immortalisée par le Ludwigslied ou « chanson de Louis », un poème en vieux haut-allemand probablement écrit peu après la bataille7.
Wikipedia
Amiens-Quartier Saint-Leu
Antoine Goze nous propose dans son histoire des rues d’Amiens l’étymologie suivante :« Autrefois, rue du Maioc, cette rue a eu sans doute pour habitants, plusieurs citoyens que la voix du peuple élevait aux places d’échevins, de maïeurs. En 1456, une rue attenante s’appelait rue du Maire.
La rue des Majots offre aux artistes un très beau point de vue à cause de ses maisons pittoresques le long d’un joli canal bordé d’arbres au bout duquel se présente le beau clocher de Saint-Leu… »
Source: Histoire des rues d'Amiens par Goze, Tome Ier, p.84
Amiens: Rue perpendiculaire à la façade latérale de l’église Saint-Germain
Ce nom de rue provient d’une coutume qui obligeait les nombreux pâtissiers de cette rue à fournir chaque année des chapeaux ornés de violettes aux chanoines de Saint-Firmin-le-Confesseur. Une des maisons de la rue portait comme enseigne : « Au Chapeau de Violettes »
Source: Histoire des rues d'Amiens par Goze, Tome III, p.175
Guerbigny
Nous n'avons pas retrouvé la trace de ces "Jeunes Grognards" à Guerbigny, pas plus que des vieux. Cette rue conduit au vieux cimetière, fermé depuis 1936. Peut-être, y avait-il là une tombe d'un soldat de Napoléon?
Nous sollicitons l'aide des internautes.
La réponse nous est donnée par Rémi Godbert que nous remercions vivement.
Nous vous invitons à consulter son site en cliquant sur son nom.
Concernant la rue des jeunes grognards à Guerbigny , 12 jeunes gens de la commune ayant combattu dans les armées napoléoniennes et qui sont revenus au village ont été recensés, dont 8 très jeunes qui n'ont fait que les deux ou trois dernières années (1813-1815); parmi eux, trois portent le patronyme de Philippe :Honoré né en 1791, Jean-Baptiste né en 1792 et Antoine-Floréal né en 1794, peut-être 3 frères qui habitaient dans cette rue !
Rue des Corps nus sans tête : rejoint la rue des Trois Cailloux à la rue des Jacobins, face à la rue Sire Firmin Leroux.
Son premier nom lui vient d’un logis qui avait pour nom, le Petit Ave Maria.
Paule Roy (Chronique des rues d’Amiens, tome 6, p 78) retient l’avis de Maurice Crampon, qui y voit une rue des « Cornus sans tête » selon l’orthographe d’origine. Cette rue indiquait une maison "accueillante", où se seraient consolés les époux trompés. Une telle maison subsiste encore dans certaines villes avec la même signification. Il ne s’agit en aucun cas de décapités, l’histoire locale n’en a d’ailleurs conservé aucun souvenir. Ces enseignes sont significatives, elles représentent des torses d’hommes pourvus de bois de cerf sortant directement des épaules. Ce sont bien des «cornus» sans tête.
4 plaques dans la même rue Jeanne d'Arc à Amiens (Quartier Henriville)
Ici, ce n'est pas le nom de la rue qui est insolite, mais la date de naissance de Jeanne d'Arc: 1409, 1411 ou 1412?
L'écolier soucieux d'apprendre son Histoire de France y perd son latin. Au bout de la rue, sur la dernière plaque, aucune date n'est mentionnée. Au moins, on est sûr, cette fois, de ne
pas se tromper !
Rue Turpin
Cette rue nous intéresse pour deux raisons. D’abord, son premier nom, rue du pont du Cange, figure encore sur un linteau de pierre du rez-de-chaussée avec sur l’autre angle, le début de la rue de la Barette.
Ensuite, le nom actuel de Turpin, lui, vient de ce tailleur d’images qui a participé à la construction des stalles de la Cathédrale. Turpin a signé deux fois son nom dans cet ensemble merveilleux.
Georges Durand dans sa notice sur ce huchier écrit : « Il ne figurait sur les registres du Chapitre qu’à partir du mois de décembre 1516 ; il n’était mentionné qu’entre les ouvriers travaillant sous les maîtres, à raison de 3 sols par jour alors que les maîtres en avaient 4. Ce n’était donc ni le principal auteur des stalles, ni le chef de l’entreprise ». Il n’empêche que pour avoir eu l’honneur de participer à cette admirable réalisation, il fallait qu’il fût un fort habile ouvrier.
Chronique des rues d’Amiens par Paule Roye, tome 5, p.16
Ault- Bois de Cise
Ne cherchez plus, il est tout près de chez nous, le chemin qui conduit au Paradis, dans ce joli bois de Cise, perle de la côte picarde et alliance de la mer et de la forêt.
Rue des Blanches Nappes à Carnoy
Quatre rues et une place composent ce petit village de 80 habitants, dont le joli nom de la rue des Blanches Nappes. Madame le Maire nous a donné l'explication. Une nouvelle rue conduit à des parcelles de terre où la craie affleure et ces terres portent sur le cadastre le nom de "Blanches Nappes". Cette appellation a été retenue par le conseil municipal.
Estréboeuf (canton de Saint-Valery-sur-Somme)
A Estréboeuf, on a enlevé le mot "rue" sur la plaque pour laisser plus de place à ce curieux nom de "Chante Perdrix".
S'agit-il d'un ordre donné au gallinacé?
En ce début de printemps pluvieux (avril 2013), entendre le chant de la perdrix serait sans doute l'annonce de jours meilleurs.
Fignières (canton de Montdidier)
Les filles de joie s'y promenaient,
Des airs d'accordéon s'échappaient des fenêtres
Des enfants criaient à tue-tête,
Des oiseaux contents sautaient dans les flaques
Des rires heureux, des refrains magiques bondissaient dans les cours
C'est ici qu'on traînait en rêvant, il y a bien longtemps, dans la rue Joyeuse.
Guillemont (canton de Combles)
Ce village de 130 habitants, qui a été le théâtre de violents combats, en 1914, comprend une dizaine de rues. L’une d’entre elles porte le nom d’Ernst Jünger. Cet écrivain allemand (1895-1998), qui a participé activement à la première guerre mondiale, raconte ses souvenirs dans « Orages d’acier », livre publié en 1920.
Ernst Jünger rédige, en 1941, un essai intitulé : « La Paix, appel à la Jeunesse d’Europe et à la Jeunesse du Monde ».
La municipalité de Guillemont a choisi de donner le nom d’Ernst Jünger à l’une de ses rues parce que notre écrivain, qui avait perdu un fils au début de la seconde guerre mondiale, avait anticipé, dès 1941, l’indispensable réconciliation nécessaire à la construction de l’Europe.
Licourt
Mais qui était donc cette pouillette ? Une petite poule ? Une adolescente? Une petite botte de paille ? Et que faisait-elle près du calvaire ? S'était-elle appuyée contre le bois accueillant pour attendre son amoureux, ou encore était-elle arrivée là de grain de blé en grain de blé, picorés sur l'aire, jusqu'à la paille de la dernière moisson mise à sécher près de la grande croix...
Et quelqu'un sait-il encore pourquoi cette rue fut baptisée ainsi ?
Mons-Boubert
La tradition orale explique peut être l'origine de ce nom de rue insolite.
Dans cette rue, étaient construites des maisons peu solides qui bougeaient à la moindre tempête.
Machiel
Cette rue longe la forêt de Crécy. L'hypothèse la plus probable de ce nom de rue insolite est celle des propriétaires de la forêt qui donnaient aux chasseurs le droit d'exercer leur passion selon leur bon vouloir. Autrement dit les chasseurs étaient intégralement soumis aux décisions des propriétaires du droit de chasse.
Moislains- rue Carré
L’appellation de cette rue est due à l’existence des frères Carré : Ferdinand (1824-1900) et Edmond (1833-1894) qui sont nés à Moislains, dans la maison située en face de cette borne commémorative.
Ils ont inventé la première machine frigorifique à compression, en 1857, et leurs travaux ressemblent à ceux conduits par l’amiénois Charles Tellier (1828-1913).
Ferdinand a été le premier à avoir déposé le brevet et la rivalité entre les hommes a duré pendant toute leur vie.
Naours
Cette fois, c'est décidé, les habitants de la rue, qui sont la risée du village, se réuniront le jour de la Pentecôte, pour remonter la rue, et comme il faut!
Puchevillers
Pour son côté insolite, nous avons choisi de vous relater l’histoire de Pierre Touzet. Peut-être est-il aujourd’hui, dans notre département, le seul contrebandier à être honoré du nom d’une rue ?
Pierre Touzet est né en 1692 dans le petit village de Puchevillers (canton d’Acheux-en-Amiénois). On connait peu de choses sur ses origines. A la fin de l’année 1737, il est arrêté pour contrebande de tabac par les douaniers , qui lui infligent une amende de 1000 livres. Dans l’impossibilité de payer cette amende, Pierre Touzet est condamné à trois ans de galères, le 19 mars 1738. La traversée pour se rendre en Guyane se passe mal et notre contrebandier, qui tombe malade, meurt à l’hôpital, en mai 1740.
Source : extrait des archives du bureau du port de Marseille des garde-chiourmes des galères du Roy.
Saint-Valery: le puits salé. Au bout de cette rue qui était fermée par le rempart, se situait un puits peu profond, qui par manque d'étanchéité, communiquait avec le fossé du jeu de battoir qui se remplissait d'eau salée à marée montante.
Le Crotoy: La légende du puits sucré: un marchand très chargé se repose près du puits en plaçant sur la margelle ses pains de sucre. Mal équilibré, le sac tombe dans le puits.
Tout s'oppose dans ces deux villes les plus importantes de la baie de Somme: des maisons de pêcheurs aux maisons bourgeoises, la plage exposée au midi au Crotoy tandis qu'à Saint-Valery, elle est exposée au nord. La différence se retrouve même dans la rue du puits. L'une a son puits sucré et l'autre salé.
Extrait de "l'Eau et son Patrimoine en Pays de Somme".