Bibliographie:

"Aimé et Louis Duthoit, derniers imagiers du Moyen Âge"Un atelier de création et de restauration de sculpture médiévale à Amiens par Raphaële Delas. Images en manoeuvre, éditions. Juin 2012.

"Gentilhommières en Picardie, Ponthieu, Vimeu" par Philippe Seydoux

Autre source: Aurélien Marty, historien

Le château de Regnière-Ecluse

Ce fût d’abord un manoir construit vers 1575 par François de Soyécourt.

Le comte Herman d’Hinnisdal (1808-1877) hérite de cette propriété en 1831, qu’il transforme en un château de style gothique-troubadour.

Avec ses tours hérissées de poivrières et ses cheminées torsadées, la demeure est un véritable enchantement que certains ont appelé : le château de la « Belle au bois dormant ».

Les travaux de rénovation ont été suivis par l’architecte Jean Herbault, dès 1845 et c’est à partir de cette date que les frères Duthoit interviennent pour tout le décor des parties nouvellement construites et notamment celle de la cour d’honneur.

La grande lucarne située au centre de la cour d’honneur, au-dessus du bow-window rappelle la mode anglaise de l’époque. Elle abrite un bas-relief en pierre en forme de demi-lune qui représente une scène de chasse. Le seigneur en selle sur son cheval porte un faucon sur son poing ganté. La minutie des détails, comme le cheval au pas suspendu et le chien bondissant en font une des plus belles œuvres de nos artistes.

Signalons aussi le décor des portes de la cour d’honneur. L’une porte un sonneur de trompe avec un lévrier à ses pieds tandis que sur l’autre est sculpté un chasseur avec son fusil et son chien qui pourrait être un basset de chasse à cour.

Les nombreuses lucarnes rythment les toitures à la Mansard de toutes les façades du château, encadrées par des pinacles ornés de crochets.

Les cheminées brique et pierre en forme de colimaçon ont également été exécutées par l’atelier Duthoit.

Les gargouilles

Les écuries

L’escalier d’honneur qui conduit au premier étage est une pièce magistrale, réalisée dans l’atelier des sculpteurs. Il fut expédié en caisses par voie de chemin de fer en gare de Rue, et installé sur place par les praticiens des frères Duthoit.

Au premier étage, tout le décor de la bibliothèque, les plafonds à caissons, toutes les portes sont l’œuvre des frères Duthoit.

La Chapelle

Vers cette époque, une telle demeure ne se concevait pas sans chapelle. L’autel, qui rappelle celui de l’oratoire familial, toutes les boiseries, les frises et les portes ont été sculptés ici dans l’esprit gothico-renaissance, par les frères Duthoit. Une belle crucifixion complète ce bel ensemble.