L'OEUVRE DES FRÈRES DUTHOIT DANS LES ÉGLISES ET LES CHAPELLES DE LA SOMME
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La Collégiale Saint-Vulfran- Abbeville
La construction de la collégiale Saint-Vulfran d’Abbeville, de style gothique flamboyant, commence en 1488 et ne sera véritablement achevée qu’en 1691 avec la pose des vitraux de l’abside.
Les frères Duthoit interviennent à partir de 1843 pour réaliser le mobilier du chœur et des chapelles. Leurs travaux sont à la fois une œuvre de création et de restauration.
La collégiale détruite à 85% lors des bombardements de 1940 abrite encore un des ensembles néogothiques les mieux préservés de l’atelier Duthoit.
Biliographie : Saint-Vulfran d’Abbeville par les amis de Saint-Vulfran. 2003
Aimé et louis Duthoit, les derniers imagiers du Moyen Age par Raphaële Delas. 2012
La Chapelle des Saints-Anges et Saint-Luc
Le jugement dernier
Ce bas-relief réalisé en 1843, de style gothique est une véritable création qui remplace une sculpture existante du moyen-âge. C’est un pastiche de l’art gothique qui s’oppose nettement à l’art des retables abbevillois du 16e siècle.
En haut, le Christ, les bras ouverts a les pieds sur le globe terrestre avec à sa gauche, la Vierge agenouillée et à sa droite, saint Jean, qui a les apôtres derrière lui. Au-dessous, à notre gauche, les anges emportent les bienheureux vers le Paradis, tandis qu’à droite, les démons poussent les damnés dans l’Enfer.
Au-dessus, l’archange saint Michel en pierre peinte, debout sur son socle, pèse les âmes.
De chaque côté de l’archange, les anges Gabriel et Raphaël sonnent de l’olifant.
Analogie entre deux représentations de Saint-Michel dans l’église de Quesnoy-sur-Airaines (qui a pour vocable saint Michel) et dans la collégiale Saint-Vulfran d’Abbeville.
Saint Michel est représenté de la même manière dans les deux groupes de pierre : il terrasse le diable qui revêt la forme d’un dragon. Armé d’un glaive, l’archange pèse des hommes nus dans une balance.
Le groupe de Quesnoy-sur-Airaines date du 16e siècle et a été classé, le 2 décembre 1909. La similitude entre les deux groupes est frappante. On peut supposer, que Louis Duthoit, auteur du groupe
d’Abbeville en 1848, connaissait cette œuvre et s'en serait inspiré.
La femme adultère, bas-relief situé dans la chapelle des Saints-Anges et Saint-Luc
La femme adultère
Le bas-relief en pierre est une restauration de 1843 et illustre la scène de la femme adultère où Jésus prononce cette phrase relatée dans l’Evangile de saint Jean (ch 8, verset 6) : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre».
Sur le tableau, les sculpteurs ont représenté les pharisiens amenant la femme à Jésus. Sur la droite, un homme avec la corbeille pleine de pierres s’éloigne.
De chaque côté de la sculpture, des religieux à genoux, les mains jointes représentent les donateurs.
La Chapelle Saint-Louis- Bas-relief de la Nativité
La Nativité
La chapelle Saint-Louis a été édifiée, en 1492 par la famille d’Ailly, dont les armes figurent au-dessus du retable représentant la Nativité. Cette chapelle a été complètement restaurée par les frères Duthoit, en 1844.
A gauche, un roi mage se prosterne devant l’Enfant Jésus. A droite, la Vierge adopte la même attitude. Un pèlerin avec une escarcelle et un chapelet tient un cierge. La tête d’un homme apparait à une lucarne du toit de l’étable.
Le retable est surmonté de trois statues posées sur des socles soutenus par
des colonnes très ouvragées. Au milieu, le Sauveur, à gauche, saint Pierre et à
droite, saint Paul.
L'autel qui supporte le retable de la Nativité, a été entièrement refait par les frères Duthoit, en 1848, y compris les deux médaillons qui suivent.
Dans le chœur de la Collégiale Saint-Vulfran
Le Chœur
Le coffre d’autel, aujourd’hui situé dans le Chœur illustre la légende de saint Vulfran. Les cinq petites scènes minutieusement détaillées ont été réalisées, en 1848. Les sculpteurs se sont inspirés du décor des clôtures du chœur de la Cathédrale d’Amiens : le baptême de Saint-JeanBaptiste.
Sur le devant du coffre d’autel , de gauche à droite :
- Saint Vulfran célèbre la messe;
- Saint Vulfran marche sur les eaux;
- Saint Vulfran délivre un pendu.
Sur les faces latérales du coffre d’autel :
- Saint Vulfran dans la ville de Sens;
- Prédication de saint Vulfran;
Chapelle de la Vierge- Bas-côté sud de la
Collégiale
Chapelle de la Vierge
Cette chapelle malheureusement détruite, en 1940, a été entièrement décorée par les frères Duthoit, de 1849 à 1851. Il ne reste aujourd’hui que des morceaux de la sculpture qui abritait la Vierge entourée d’anges : les pieds, la robe et des têtes d’ange.
Le monument funéraire en pierre de l’abbé Henri Michel (1791-1860)
Sculpté par Louis Duthoit, en 1861, le monument a subi également des dommages importants. On devine néanmoins le curé Michel, présenté par saint Louis à l’Enfant Jésus assis sur les genoux de la Vierge. Celle-ci est assise sur un trône abrité par un dais soutenu par deux anges.
A remarquer, en bas à gauche, la signature des Duthoit.
La Chapelle de Saint-Jean-Baptiste
Chapelle de Saint-Jean-Baptiste
Le mobilier de cette chapelle a été réalisé par les frères Duthoit, en 1849. Le retable s’inspire des hauts reliefs de la clôture du chœur de la Cathédrale d’Amiens.
Au-dessus de la scène classique du baptême, se trouve une représentation de Dieu le Père, au milieu des anges. Le Saint-Esprit figure sous la forme d’une colombe. Sur une banderole soulevée par trois anges, est écrit : « tu es filius meus dilectus ». (Marc 1-11), tu es mon fils bien aimé en qui j'ai mis toute mon affection.
La composition d’ensemble reflète la modernité de cette œuvre et exprime bien le talent des frères Duthoit.
Cette œuvre est mentionnée dans l’Inventaire général des richesses d’art de la France (tome3, 1901)
Sur le coffre d'autel, le chef de Saint-Jean-Baptiste soutenu par deux anges
L'église Saint-Sépulcre-Abbeville
Abbeville
La tradition rapporte que l’église Saint-Sépulcre d’Abbeville fut fondée en souvenir du rassemblement des Croisés par Godefroy de Bouillon vers l’an 1100.
L’église a été reconstruite dans le style gothique flamboyant à la fin de la guerre de cent Ans. Les frères Duthoit sont intervenus lors des différentes restaurations entre 1832 et 1863.
Deux anges adorateurs et céroféraires réalisés par Louis Duthoit ont été installés de chaque côté du maître-autel, en 1832. Notre sculpteur n’avait que 25 ans.
Sur le socle d’un de ces anges, on remarque la signature de « Duthoit » suivi du nom de la ville où les sculpteurs exercent leur métier : Amiens. Cette mention
est très rare et on suppose qu’en 1832, les « Duthoit » avaient besoin de se faire connaitre.
Au-dessus du tabernacle, un socle en bois doré, où deux anges soutiennent un calice, est surmonté d'une petite gloire avec des angelots, caractéristique du style Duthoit.
L'église Saint Gilles- Abbeville
Abbeville
L’église Saint-Gilles construite de 1485 à 1528 a fait l’objet de nombreuses restaurations au fil des siècles.
Les deux statues en pierre exécutées par Louis Duthoit, qui ornent la façade, ont été épargnées par les bombardements du 20 mai 1940.
La Vierge de l’Immaculée Conception (1859) mesure 1,70 m
de haut et a été fixée sur le portail de la Vierge, façade occidentale.
La statue de Saint Gilles (1860) a été fixée sur le trumeau du portail central. La biche est traditionnellement, l’attribut de saint Gilles.
L'église Saint-Rémi d'AMIENS
Eglise Saint-Rémi d'Amiens
Ce bas relief a été exécuté vers 1835 par les frères Duthoit.
Ce groupe en bois représentant "l'Annonciation" se trouve au centre de l'autel de la Vierge.
La rotonde placée au-dessus de l'autel et qui mettait en valeur la fameuse Vierge de la Victoire de Blasset a malheureusement disparu.
Eglise Saint-Germain l'Ecossais d'AMIENS
Amiens- Eglise Saint-Germain l'Ecossais
Une Vierge à l'Enfant, œuvre de Louis Duthoit, a pris place au sommet du retable de l'autel de la Vierge.
Cette statue offerte par le baron Thomas de Morgan a été réalisée d'après un dessin de Viollet-le-Duc.
Amiens-Eglise Saint-Germain l’Ecossais
Deux bas-reliefs en pierre servent de retable à l’autel de la Vierge, et sont l’œuvre de Louis Duthoit (1857-1858)
- A gauche, le Christ au Jardin des Oliviers, où les disciples s’endorment pendant l’agonie du Sauveur.
- A droite, le Christ est présenté au Peuple. C’est le blasphème des Juifs, qui préfèrent Barrabas à l’Homme-Dieu.
L'église Saint-Nicolas de BELLOY-SUR-SOMME
Belloy-sur-Somme :
L’église paroissiale de Belloy-sur-Somme est dédiée à saint Nicolas. Adrien Morgan de Belloy, propriétaire du château d’En-Bas finance une partie de la décoration de l’église entre 1845 et 1849 et fait appel aux frères Duthoit pour la réalisation des deux éléments suivants:
1) Une gloire monumentale en plâtre et en bois doré au-dessus du maître-autel (1845)
2) Une statue de la Vierge à l’Enfant dans la chapelle de la Vierge (1847). Cette statue a été classée par les Monuments Historiques, en 1983.
La chapelle du château d'en-bas-BELLOY-SUR-SOMME
L'Église Saint-Jean Baptiste DE PÉRONNE
Péronne
Les deux statues de Saint Pierre et de Saint Paul sont sculptées à l'intérieur des contreforts sur la façade occidentale de l’église St-Jean Baptiste.
Elles ont été offertes à la paroisse par le député de l’arrondissement, en 1865.Le « Saint-Pierre « est en ronde bosse, d’une hauteur de deux mètres environ. Le Saint-Paul ressemble étroitement à
celui du Sacré Cœur d’Amiens réalisé en 1867.
Framerville-Rainecourt
Dans le livre de comptes des frères Duthoit, la Vierge à l'Enfant de l'église Sainte-Geneviève de Framerville, porte la date 1848.
On reconnait sur cette statue, le drapé de la robe, une des caractéristiques du style des Duthoit.
Davenescourt
La chapelle castrale qui est aussi une chapelle funéraire est dédiée à Saint-Maur.
La fondation de cette chapelle date du XIIIe siècle. Cet édifice, qui était très petit, subsista jusqu'en 1762, époque à laquelle messire Gabriel-Melchior de la Myre fit construire l'actuelle chapelle sur l'emplacement de la tour qui protégeait le château. Une inscription gravée sur le marbre à l'intérieur rappelle les circonstances de sa construction. Sous la nef, on a aménagé un caveau, sépulture de la famille. La chapelle abrite les reliques de Saint-Martin et de Sainte-Roseline de Villeneuve.
Le tympan du fronton, orné d'une croix environnée de nuages,
de rayons et de têtes d'anges, a été sculpté par les frères Duthoit. On y lit
cette inscription: "D.O.M. Sub Invoc Sancti Mauri".
Abbé Jumel:"Histoire de Davenescourt"
L'ÉGLISE SAINT-MACLOU D'HÉNENCOURT
ABBATIALE DE SAINT-RIQUIER
Abbatiale de Saint-Riquier
Cette Vierge à l'Enfant a été réalisée par Louis Duthoit, en 1862. Elle a trouvé refuge dans la première chapelle du pourtour du chœur.
On retrouve ici le style propre à Louis Duthoit, notamment avec la manière dont sont rendus les drapés de la robe de Marie. On peut rapprocher cette œuvre des vierges de l'église Saint-Gilles d'Abbeville et de la chapelle du Saint-Esprit de Rue.
Source: Aimé et Louis Duthoit par Raphaële Delas
Ancienne chapelle de l'école du Sacré Cœur- AMIENS
Ecole du Sacré Cœur à Amiens.
Dans cette ancienne chapelle qui a trouvé une autre affectation, les statues ont disparu, mais les culs de lampe où sont sculptés des musiciens sont toujours en place et nous permettent une fois encore d'admirer le travail des frères Duthoit.
ABBATIALE SAINT-PIERRE DE CORBIE